La ville de Vientiane est sa capitale, la langue officielle le lao, la monnaie officielle le kip. La devise du Laos est « Paix, Indépendance, Démocratie, Unité et Prospérité », et son drapeau est constitué de trois bandes horizontales, les bandes supérieure et inférieure de couleur rouge et celle du milieu de couleur bleue, avec en son centre un disque blanc. L'hymne national est Pheng Xat Lao. Les habitants du Laos sont nommés Laotiens.
Confiné au centre de la péninsule indochinoise, le Laos est situé entre le 14e et le 22e parallèles nord. Sa superficie est de 236 800 km2. Il a une frontière avec la Chine (200 km), la Birmanie (150 km), la Thaïlande (1 000 km), le Viêt Nam (1 000 km), et le Cambodge (150 km).
Les montagnes et les plateaux occupent plus de 70 % du pays.
Arrosé par le Mékong, peu navigable à cause de son débit irrégulier (1 898 km au Laos sur un parcours total de 4 200 km), qui forme en grande partie la frontière avec la Thaïlande, le pays s'étend du nord au sud sur 1 000 km des confins de la Chine à la frontière du Cambodge. Le fleuve n'est parfois large que d'une centaine de mètres ou plusieurs centaines de mètres suivant les endroits et la période de l'année.
Le Laos est constitué de montagnes et de hauts plateaux. Son point culminant est le Phou Bia (2 820 m), dans le sud de la province de Xieng Khouang. La chaîne annamitique forme à l'est l'essentiel de la frontière avec le Viêt Nam. Point culminant : le mont Rao Co, 2 286 m.
Le climat tropical est caractérisé par les moussons. Il y a deux saisons : saison sèche d'octobre à avril, saison des pluies de mai à septembre. 15⁄20 °C en décembre-janvier, 30 °C en mars-avril.
Les mois d'octobre et novembre peuvent être pluvieux (« queues de typhons »).
La forêt recouvre entre 65 % et 40,3 % du pays en 2010
L'histoire du Laos remonte jusqu'avant l'ère chrétienne, comme le démontrent les énigmatiques vestiges de la plaine des Jarres. Vers le ve siècle apr. J.-C., l'influence des royaumes khmers primitifs se fait sentir et, à travers eux, celle de la civilisation hindoue puis du bouddhisme de la civilisation Dvâravatî. Le site de Vat Phou, dans le sud du pays, remonte à cette époque.
L'histoire du pays commence réellement vers le xiie siècle avec l'arrivée des populations Tai depuis le sud de la Chine. En 1353 est fondé le Lan Xang, pays du million d'éléphants par Fa Ngum. Le royaume se consolide progressivement, tandis que le bouddhisme s'y implante durablement ; après Luang Prabang, Vientiane devient capitale en 1560. Le royaume de Chiang Mai est même brièvement annexé sous Photisarath et Setthathirath, à l'apogée du Lan Xang. Aux xviie et xviiie siècles le royaume se morcelle, les provinces passant sous domination birmane, chinoise ou siamoise.
Après la prise de Vientiane par le général Phraya Chakri (futur Rama Ier) en 1798, le Laos passe sous le contrôle du Siam (Thaïlande) qui domine les trois royaumes (Luang-Prabang, Vientiane et Champassak) jusqu'à la fin du xixe siècle. En 1893, l'action du vice-consul de France à Luang Prabang, Auguste Pavie, ainsi qu'un blocus des côtes obligent le Siam à céder à la France la rive gauche du Mékong (Laos oriental) puis à signer des traités (1902, 1904) reconnaissant le protectorat de la France sur la partie orientale de Lan Xang. Celui-ci est finalement intégré à l'Union indochinoise française en 1899. Quant à la partie occidentale du Lan Xang (dite « Isan »/nord-est), là où habite 80 % de la population lao, elle reste occupée par le Siam. Si une monarchie siège à Luang Prabang, le Laos n'est alors pas un État centralisé, mais un ensemble de territoires auquel seul le protectorat confère une unité.
En 1904 commence le long règne de Sisavang Vong, qui dure jusqu'en 1959 et couvre les deux guerres mondiales, l'établissement du Royaume du Laos en tant qu'État unifié, la guerre d'Indochine, l'indépendance définitive du pays et la première partie de la guerre civile laotienne.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Empire du Japon impose sa domination sur l'Indochine française, y compris le Laos. La France étant à l'époque gouvernée par le régime de Vichy, cette domination s'exerce de manière indirecte ; les administrateurs français restent en poste et le drapeau tricolore continue de flotter sur Vientiane. En 1941, la Thaïlande, alliée du Japon, impose à la France, après un conflit armé, de céder les territoires à l'ouest du Mékong. Jusqu'en 1945, l'Indochine française est peu touchée par les combats, mais, lorsque les Japonais prennent conscience qu'ils vont perdre la guerre, ils cherchent à empêcher le retour des puissances coloniales européennes et, après le coup de force de mars 1945 (déportations et exécutions des fonctionnaires et des militaires français), favorisent l'indépendance des pays de l'Indochine française. Le roi Sisavang Vong, fidèle à la France, refuse tout d'abord de proclamer l'indépendance, avant de s'exécuter sous la pression japonaise le 8 avril 1945. Après la capitulation du Japon, le premier ministre, le prince Phetsarath Rattanavongsa, renverse le roi pour tenter de maintenir l'indépendance et empêcher le retour des Français. Mais l'avancée progressive des troupes françaises dans le territoire laotien entraîne la chute du gouvernement Lao Issara (Laos libre) de Phetsarath. En 1946, les Français donnent au Laos l'autonomie au sein de l'Union française et font du pays un État centralisé, le Royaume du Laos (les deux royaumes restant unis, Champassak et Luang Prabang).
Si une partie des indépendantistes, satisfaits de l'autonomie accrue accordée par la France en 1949, abandonnent alors la lutte, le prince Souphanouvong, étroitement lié au Việt Minh, refuse de s'en contenter. Son demi-frère Souvanna Phouma devient premier ministre en 1951. Le mouvement de Souphanouvong, le Pathet Lao, étend peu à peu ses bases sur le territoire du royaume durant la guerre d'Indochine. En 1953, la France accorde au pays son indépendance, mais il est envahi par les troupes du Việt Minh et se retrouve en état de guerre civile. En 1954, après la bataille de Dien-Bien-Phu, le Pathet Lao parvient à se faire reconnaître à la table des négociations des accords de Genève.
Au mois de juin 1962, un gouvernement d'union nationale est mis en place au Laos. Le pays demeure cependant partagé : au sud les forces anticommunistes et neutralistes, au nord le Pathet Lao. À cette époque, la France soutient activement le parti neutraliste. La politique américaine dans la région consiste quant à elle à se rallier à l'idée de la neutralité du Laos et du Cambodge tout en défendant activement le Sud Viêt Nam et la Thaïlande et en évinçant définitivement l'influence française. En 1962, le président Kennedy conclut un accord avec le Nord Viêt Nam, stipulant le retrait de l'armée populaire vietnamienne et de l'armée américaine du pays.
Les États-Unis se retirent, mais pas le Nord Viêt Nam, et la piste Hô Chi Minh, qui traverse le Laos dans les zones contrôlées par le Pathet Lao3, est de plus en plus utilisée pour alimenter la rébellion au Sud Viêt Nam. En 1963, le Pathet Lao lance une offensive qui lui donne le contrôle d'une grande partie de l'Est et du Nord-Est du pays. Les États-Unis renoncent à engager des forces régulières, mais ils intensifient leurs activités clandestines au Laos. Des équipes des Special Forces s'infiltrent dans le sud du pays et la CIA entreprend d'armer les tribus montagnardes laotiennes, notamment les Hmongs. Souvanna Phouma, à nouveau premier ministre à partir de 1963 et soutenu par la France, tente difficilement de maintenir la neutralité du Royaume du Laos, qui n'en demeure pas moins pris dans sa propre guerre civile, elle-même conflit annexe de la guerre du Viêt Nam.
Après l'assassinat de John F. Kennedy fin 1963 et un coup d'État en avril 1964 qui élimine définitivement le parti neutraliste du prince Souvanna Phouma et l'influence de la France dans le pays, de 1964 à 1969 les États-Unis déclenchent Rolling Thunder, une opération de bombardements intensifs. Les bombardements prennent une ampleur grandissante provoquant un désastre, notamment dans la plaine des Jarres (où pourtant la Piste Hô Chi Minh ne passe pas). Le conseiller militaire et journaliste Fred Branfman a dénoncé l’ampleur de ces attaques dans son livre Voices from the Plain of Jars : Life under an Air War, 1972. Il a avancé le nombre de plus de 550 000 raids, soit une attaque toutes les huit minutes pendant neuf ans4. Plus de 260 millions de bombes à sous-munitions ont été jetées sur des zones peuplées du pays, ce qui fait du Laos le pays à avoir été le plus bombardé de l'histoire par rapport à sa superficie5. Cette campagne militaire provoque un million de morts parmi la population laotienne6.
La guerre civile laotienne continue jusqu'en 1973, opposant d'un côté les troupes du gouvernement royal et les miliciens Hmongs soutenus par les États-Unis et de l'autre la rébellion communiste soutenue par le Viet Cong et le Nord Viêt Nam. Un cessez-le-feu est déclaré le 22 février 1973. Le 5 avril 1974, un gouvernement d'union nationale, toujours présidé par le neutraliste Souvanna Phouma, mais incluant les communistes du Pathet Lao, voit le jour. En 1975, après avoir étendu son emprise en profitant notamment de la mauvaise santé de Souvanna Phouma, le Pathet Lao réalise un coup de force et prend le pouvoir. Le roi Savang Vatthana et la reine Khamphoui abdiquent le 2 décembre 1975. Le roi, la reine et l'héritier du trône meurent dans un camp d'internement.
Souphanouvong devient chef de l'État et Kaysone Phomvihane, secrétaire général du Parti révolutionnaire populaire lao, premier ministre. La République démocratique populaire lao (RDPL) est créée, avec un régime de parti unique, provoquant entre 1975 et 1987 l'exil d'environ 400 000 personnes, soit 10 % de la population. L'alliance, voire la dépendance, du nouveau pouvoir vis-à-vis du Viêt Nam voisin est étroite7. Une période de coopération avec l'URSS est suivie à partir de 1989 d'une volonté d'ouverture à l'économie moderne et d'intégration régionale8. Sans constitution depuis sa proclamation9, la République a fini par en adopter une en 199110. Le pays a normalisé ses relations avec les pays voisins comme la Thaïlande, s'est ouvert au tourisme et a lancé un grand nombre de projets à vocation régionale (ponts, routes, centrales hydro-électriques et réseaux électriques). Il est membre de l'ASEAN depuis 1997.
Depuis 1975, le Laos est un État socialiste dirigé par le Parti révolutionnaire populaire lao, parti unique d'obédience marxiste-léniniste. Le président de la République démocratique populaire lao est élu par le Parlement pour 5 ans. Choummaly Sayasone, occupe cette fonction de 2006 à 2016, année lors de laquelle Boungnang Vorachit lui succède. Le Premier ministre est Thongloun Sisoulith depuis 2016.
La politique du gouvernement est déterminée par le Parti à travers le Politburo et le Comité central. L'article 3 de la constitution du Laos dispose que « le droit du peuple d'être maître de la Patrie pluriethnique est exercé et garanti par le fonctionnement du système politique dont le Parti populaire révolutionnaire Lao constitue le noyau dirigeant »10.
Une partie des communautés de l'ethnie des Hmong du nord du pays a combattu aux côtés des États-Unis lors de la guerre du Viêt Nam et de la guerre civile laotienne. Après la prise de pouvoir des communistes en 1975, un mouvement de guérilla hmong se développe dans le pays et gêne un temps le gouvernement, avant de s'étioler sous la répression gouvernementale et en l'absence de toute aide extérieure11. L'opposition en exil dénonce régulièrement les atteintes aux droits de l'homme commis contre les Hmongs dans la zone de Saysomboune. Des attentats secouent sporadiquement le pays, sans qu'il soit possible de les attribuer à un mouvement politique précis.
Le Laos est membre de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) depuis le 23 juillet 1997. Il a accueilli, pour la première fois, le sommet de l'ASEAN du 24 novembre au 1er décembre 2004 à Vientiane.
Le Laos est divisé en 17 provinces (khoueng) et 1 préfecture (kampheng nakhon). Elles sont elles-mêmes divisées en districts (ເມືອງ, muang), le Laos en comptant au total 148, puis en villages (ບ້ານ, baan).
- Province d'Oudomxay
- Province de Sayaboury
- Province de Xieng Khouang
- Province de Houaphan
- Province de Bokeo
- Province de Phongsaly
- Province de Luang Namtha
- Province de Luang Prabang
- Province de Vientiane
- Préfecture de Vientiane
- Province de Khammouane
- Province de Savannakhet
- Province de Xaisomboun
- Province de Borikhamxay
- Province d'Attapeu
- Province de Saravane
- Province de Sékong
D'après le dernier recensement officiel13, effectué en 2015, la population était de 6 492 400 habitants. En 2005, elle était de 5 621 982 habitants.
En 2016, la population du Laos s'élève à 7,02 millions d'habitants selon les chiffres de la CIA1, répartis sur 236 800 km2, soit une densité de population de 27,4 habitants par km2. 67 % des habitants vivent dans les zones rurales et donc 33 % en milieu urbain. Le Laos est le quatrième pays le moins peuplé d'Asie du Sud-Est.
Selon les chiffres de l'Atlaséco du Nouvel Observateur, en 2009, la population s'élève à environ 5,855 millions d'habitants, dont 21,38 % vivent en zone urbaine et la majorité en zone rurale14, la densité absolue étant de 25 habitants par km2. De fait, il possède la plus faible densité de population de la région. Toujours selon les chiffres de l'Atlaséco, la croissance démographique est de 1,75 % par an, l'espérance de vie est de 64,3 ans et le taux de fécondité de 4,5 enfants par femme.
Diverses religions cohabitent au Laos, placées sous l'autorité du Front lao d'édification nationale (FLEN), structure mise en place par le gouvernement communiste pour réguler les activités religieuses et les traditions des ethnies minoritaires. La plupart des communautés religieuses coexistent en harmonie.
La plupart des Laotiens sont de confession bouddhiste (bouddhisme theravâda). Introduit au xive siècle, le bouddhisme imprégnait si fortement la vie laotienne que le régime communiste a dû s'en accommoder. Les rites animistes, très répandus dans le pays, notamment chez les ethnies minoritaires, ont été intégrés dans le culte bouddhique (baci, maison des esprits). Le Laos compte plus de 5 000 pagodes et environ 22 000 moines, dont 9 000 font partie du clergé permanent. Il faut y ajouter un total d'environ 450 nonnes (le plus souvent des veuves). La plupart des Laotiens se font moines une fois dans leur vie, pour une période qui varie d'une semaine à la quasi-totalité de leur vie.
Les chrétiens (catholiques, protestants et mormons) représentent environ 2 % de la population. Le FLEN les classe dans la catégorie religieuse « Église de Jésus Christ ». L'Église catholique compte environ 35 000 fidèles, souvent d'origine vietnamienne. Il y a trois évêques au Laos, basés à Vientiane, Paksé et Thakhek (vicariat apostolique de Savannakhet). Les protestants, qui bénéficient de subsides américains et sont fort dynamiques, comptent pour leur part environ 60 000 fidèles, notamment dans les ethnies Hmong, Yao et Khmers.
Il existe d'autres minorités religieuses, comme l'islam, le confucianisme, la Foi Baha’ie et le bouddhisme mahāyāna. Très peu de Laotiens sont athées ou agnostiques. L'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours compte un millier de membres, surtout présents dans les provinces de Vientiane et de Bokhéo. Les Témoins de Jéhovah tentent de se faire reconnaître officiellement par les autorités du pays.
La secte bouddhique Thammayudh, bien qu'incorporée au bouddhisme lao en 1975, est encore présente dans le pays, notamment à Vientiane[réf. nécessaire]. Il y a environ 400 pratiquants de l'islam au Laos, la plupart étant des expatriés du Moyen-Orient ou de l'ethnie cambodgienne Cham. Deux mosquées sont présentes à Vientiane, l'une chiite et l'autre sunnite.
Bien que reconnaissant la liberté de culte, garantie par la loi, le régime laotien encadre les pratiques et se montre plutôt réticent envers les non-bouddhistes[réf. nécessaire]. Son autorisation est nécessaire pour les ordinations.